http://5941.lapetition.be/http://www.lapetition.be/en-ligne/pour-la-fermeture-de-llevage-de-chiens-pour-les-laboratoires-dans-lyonne-ct-de-mezilles-5941.htmlDans l'Yonne à côté de Mezilles..Un petit village si tranquille !!!
Michel C. est le plus important fournisseur agréé de chiens pour les laboratoires, c'est pourquoi One Voice a passé plusieurs mois à enquêter sur son élevage. M.. C. est installé depuis 26 ans dans l'Yonne à côté de Mézilles, environ une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Auxerre. Il aime manifestement la discrétion car, sur la petite départementale 99 longeant ses bâtiments, seule une pancarte indique le lieu-dit: Les Souches. Pas de publicité ni de panneau, seulement le calme des forêts entourant sa propriété, calme parfois troublé par des aboiements qui ne dérangent que quelques rares voisins à des kilomètres de là. "
Des dizaines de batiments. De multiples aboiements s'échappent des constructions sans fenêtres, notamment d'un grand bâtiment vert à ventilation artificielle. II y a aussi une maternité, non loin de l'habitation familiale, car les C. vivent là. A part des labradors - visibles - et des bergers allemands qui ne le sont pas mais dont on nous a indiqué la présence, on voit surtout des centaines et des centaines de beagles ayant accès à de petites courettes Là, ils sont manifestement en surnombre 17 femelles visibles ont été dénombrées un soir dans l'un d'entre eux. II pourrait y en avoir 20 ans chaque unité, qui ne fait pas 100 m2. Rappelons que la loi exige au minimum 5 m2 par chien dans un chenil, mais on semble l'ignorer au "Centre d'élevage". Sur ce vaste site, personne n'est présent pour empêcher les chiens de se battre, comme nous l'avons constaté à plusieurs reprises. Les morts sont partiellement dévorés par leurs congénères. Témoignage : «Au matin, j'ai retrouvé plusieurs fois des têtes et quelques restes...>>
Nous supposons que les chiens blessés ne sont pas vendus aux laboratoires et deviennent des reproducteurs ou sont euthanasiés comme l'avait révélé l'investigation secrète dans un des élevages d'Harlan en Grande-Bretagne (voir Animaction n°15). Et s'ils se trouvent momentanément en surnombre par rapport aux commandes des « clients », les animaux sont tués également.
Témoignages d'anciens employés
One Voice a rencontré des personnes ayant travaillé dans ce chenil, notamment Jean-Claude Witrant qui a passé cinq années là et a accepté d'être cité. Voici à quoi ressemble la vie des chiens. Ils ne mangent qu'une fois par jour, le matin avant le nettoyage.«0n nous interdisait de les caresser : pas de familiarisation avec eux !» II y avait aussi des
élevages d'autres animaux, dont des sangliers, mais ils ont été supprimés, « de même que tous les lapins de garenne du secteur, par le piège ou le poison: ils risquaient d'exciter les chiens et de les faire aboyer. » M. Witrant souligne que le nombre réel de chiens détenus et produits est un mystère. Le site avait été conçu pour 500 reproductrices, déjà annoncées voici un quart de siècle. Ce chiffre est sans doute dépassé aujourd'hui.
D'après lui, il atteindrait un millier de reproducteurs. On fait faire aux femelles 3 portées en 2 ans, avec une portée moyenne de 5 chiots survivants. Cela représente presque 8 chiots par femelle et par an, soit près de 4000 pour ce « centre d'élevage». OneVoice annonce 3000 chiens produits annuellement par CEDS pour les laboratoires, mais ce chiffre semble bien en dessous de la réalité, hélas. En 1982/84, il y avait déjà 200 femelles, et environ 1000 chiens et chiots en permanence - dont s'occupaient alors 6 employés. Maintenant 14 personnes travaillent là, en plus du couple C. Les périodes de chaleur des chiennes sont gérées par ordinateur. Nous avons entendu d'atroces histoires de césariennes pratiquées notamment par M. et Mme C.: « M. C. était nul, et en tenant moi-même des chiennes, j'ai vu de vraies boucheries : il sortait de leur ventre des morceaux de boyaux au lieu des chiots ... Son épouse s'en tirait mieux. » Notons toutefois, à part un éventuel exercice illégal de la médecine vétérinaire et de vieux faits prescrits comme ceux-ci, que nous ne pouvons rien reprocher légalement à la société CEDS en matière de mauvais traitements ou d'actes de cruauté. Les textes de loi sont inefficaces dans ce domaine précis. Et rappelons que, réglementée par un décret de 1987, la fourniture de chiens pour les laboratoires est légale, comme l'expérimentation animale.
Quel sort pour les chiens ?
Essentiellement utilisés dans le domaine de la toxicologie, les beagles sont livrés aux laboratoires à partir de 4 mois, mais plus fréquemment vers un an, rarement après. Bientôt, nous vous présenterons des cas précis liés à d'autres investigations. Quant aux vieux reproducteurs, ils sont tués et brûlés sur place, comme c'est arrivé massivement il y a 2 ans, au point de gêner des villageois vivant pourtant à 2,5 km. II semble qu'aucun cadavre ne parte à l'équarrissage comme l'exige pourtant la loi (c'était du moins le cas il y a quelques années). Nous avons aussi découvert - lors d'une autre enquête qu'il nous est impossible de dévoiler pour l'instant - que beaucoup d'animaux (chiens, mais aussi lapins chez d'autres fournisseurs) sont sacrifiés pour leur sérum. Modifié, il est utilisé pour essayer de pallier des rejets de greffes par exemple. C'est une lucrative opération car ce sérum spécial est vendu plus de 5 F (soit 0,76 ?) le millilitre. Quand les stocks manquent, on peut exsanguiner complètement l'animal. Nous avons de bonnes raisons de croire que cela est aussi réalisé sur place, aux Souches - il n'y aurait donc pas que de l'élevage.
Mais il n'est pas certain que cette hideuse pratique soit assimilée pleinement à de l'expérimentation animale, car c'est une « euthanasie humaine » dont les victimes ne sont même pas comptabilisées dans les statistiques officielles